Qu’est-ce qu’une victoire à la Pyrrhus ?
La victoire à la Pyrrhus est une victoire ou un succès qui se fait au prix de pertes ou de coûts importants. En affaires, des exemples d’une telle victoire pourraient être de réussir une offre d’achat hostile ou de gagner un procès long et coûteux.
Points clés à retenir
- Les victoires à la Pyrrhus ont un prix élevé pour le parti « gagnant ».
- Dans le monde des affaires, les victoires à la Pyrrhus résultent souvent d’un procès long ou coûteux ou d’une situation d’OPA hostile.
- En comparaison, les petites entreprises peuvent avoir à supporter des coûts plus élevés qu’une grande entreprise lorsqu’elles engagent des poursuites judiciaires.
Comprendre une victoire à la Pyrrhus
L’expression « victoire à la Pyrrhus » fait allusion au roi Pyrrhus de la Grèce antique. Après que l’armée du roi Pyrrhus ait subi de nombreuses pertes en battant les Romains au combat, il aurait déclaré : « Si nous gagnons une autre bataille de ce type contre les Romains, nous serons complètement perdus. Une victoire à la Pyrrhus survient lorsque le tribut payé par le parti « gagnant » ne compense pas le bénéfice du succès.
Les victoires à la Pyrrhus, dans le monde des affaires, se produisent souvent dans la salle d’audience lorsqu’un juge statue en faveur d’une partie, mais le coût pour porter l’affaire devant les tribunaux dépasse de loin les récompenses monétaires pour le gagnant. Cette situation peut se produire lorsqu’une petite entreprise intente un procès contre une grande entreprise disposant de plus de fonds et d’une équipe juridique. Même si la petite entreprise gagne, elle peut subir des dommages plus importants en raison des frais d’un long procès.
Une victoire à la Pyrrhus peut également se produire si le prix de rachat pour exécuter une OPA hostile est augmenté pendant les négociations ou lorsqu’une entreprise acquise ne respecte pas les rendements prévus par l’entreprise acquéreuse.
Exemple d’une victoire à la Pyrrhus dans la salle d’audience
En 2001, Microsoft a remporté une victoire à la Pyrrhus dans son affaire antitrust lorsqu’une cour d’appel a décidé que le géant du logiciel ne devait pas être démantelé. Cependant, à la suite de cette affaire, Microsoft a été considérée comme un monopole et, en tant que telle, elle a été soumise à des réglementations plus strictes à l’avenir.
En 2011, Hank Greenberg, ancien PDG d’American International Group (AIG), a intenté un procès au gouvernement américain, alléguant que les conditions du renflouement de sa compagnie d’assurance par le gouvernement étaient plus strictes que celles imposées aux autres institutions financières après la crise financière de 2007-2008. Après quatre ans, au cours desquels Greenberg aurait dépensé des millions de dollars en frais de justice, le juge a accepté les prémisses de Greenberg mais n’a accordé aucune compensation financière. Bien que le tribunal ait estimé que les conditions du renflouement d’AIG étaient plus strictes que celles imposées aux autres institutions financières, le juge a déclaré que, sans le renflouement, la compagnie d’assurance aurait été fermée. Le résultat a été que Greenberg a dépensé des millions, a obtenu la victoire à la Pyrrhus et est parti sans aucune compensation financière.
Exemple d’une victoire à la Pyrrhus dans une OPA hostile
En 2002, AOL a repris Time Warner dans le cadre d’une prise de contrôle hostile évaluée à plus de 160 milliards de dollars. Cette acquisition a été saluée par AOL comme l’affaire du millénaire. Cependant, peu après la conclusion de l’affaire, la bulle technologique a éclaté et la nouvelle société AOL Time Warner a perdu 200 milliards de dollars de sa capitalisation boursière au cours des deux années suivantes.
Les revenus ont également été réduits par l’essor de l’internet à haut débit, qui a été beaucoup plus performant que les services d’accès par ligne commutée d’AOL. Après avoir tenté pendant des années de synchroniser les activités de ces deux sociétés distinctes, Time Warner a cédé ses parts dans AOL en 2009, mettant ainsi fin à ce qui est considéré comme l’une des fusions les moins réussies de tous les temps.