Qu’est-ce que « Vendre en mai et partir » ?
« Vendre en mai et s’en aller » est un adage bien connu du monde financier. Il se fonde sur la sous-performance historique de certaines actions au cours du semestre « estival », qui commence en mai et se termine en octobre, par rapport au semestre « hivernal », qui va de novembre à avril. Si un investisseur suit cette stratégie, il se défait de ses actions en mai (ou du moins à la fin du printemps) et investit à nouveau en novembre (ou au milieu de l’automne).
Certains investisseurs trouvent cette stratégie plus gratifiante que de rester sur les marchés des actions tout au long de l’année. Ils sont convaincus qu’avec l’arrivée du beau temps, les faibles volumes et le manque d’acteurs sur le marché (probablement en vacances) peuvent rendre la période de marché un peu plus risquée, ou au moins morose.
Points clés à retenir
- « Vendez en mai et partez » est un adage d’investissement qui avertit les investisseurs de se défaire de leurs avoirs en actions en mai et d’attendre pour réinvestir en novembre.
- De 1950 à environ 2013, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a affiché des rendements inférieurs pendant la période de mai à octobre, par rapport à la période de novembre à avril.
- Depuis 2013, les statistiques suggèrent que ce schéma saisonnier pourrait ne plus être le cas, et que ceux qui le suivent pourraient ne pas profiter de gains boursiers importants.
Origine de l’expression « vendre en mai et partir ».
L’expression « sell in May and go away » (vendre en mai et s’en aller) viendrait d’un vieux dicton anglais qui dit : « Sell in May and go away, and come on back on St Leger’s Day. Cette phrase fait référence à une coutume des aristocrates, des marchands et des banquiers qui quittaient la ville de Londres pour s’enfuir à la campagne pendant les chauds mois d’été. Le jour de la Saint-Léger fait référence au St. Leger’s Stakes, une course de chevaux pur-sang organisée à la mi-septembre et la dernière étape de la Triple Couronne britannique.
Les traders et investisseurs américains qui sont susceptibles de passer plus de temps en vacances entre le Memorial Day et le Labor Day imitent cette tendance et ont adopté cette expression comme un adage d’investissement. Et en effet, depuis plus d’un demi-siècle, les tendances des marchés boursiers soutiennent la théorie qui sous-tend cette stratégie.
Exemples concrets de « vendre en mai et s’en aller
Rendements du S&P 500 « Vendre en mai » (mai-octobre) | |
---|---|
Année | Retour du S&P 500 « Vendre en mai |
2010 | -0.3% |
2011 | -8.1% |
2012 | +1.0% |
2013 | +10.0% |
2014 | +7.1% |
2015 | -0.3% |
2016 | +2.9% |
2017 | +8.0% |
2018 | +2.4% |
2019 | +3.1% |
2020 | ? |
De 1950 à environ 2013, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a enregistré un rendement moyen de seulement 0,3 % pendant la période de mai à octobre, contre un gain moyen de 7,5 % pendant la période de novembre à avril, selon une colonne de 2017 dans Forbes. Bien que les raisons exactes de cette tendance saisonnière ne soient pas connues, la baisse des volumes d’échanges due aux mois de vacances d’été et l’augmentation des flux d’investissement pendant les mois d’hiver ont été citées comme des facteurs contribuant à l’écart de performance entre les périodes de mai à octobre et de novembre à avril.
Cependant, des statistiques récentes suggèrent que ce schéma saisonnier pourrait ne plus être le cas. Selon un article paru en mai 2018 dans l’Investor’s Business Daily, si un investisseur avait vendu des actions en mai 2016, il aurait manqué des courses lucratives. Le NASDAQ a terminé le mois d’avril 2016 à 4775,36 ; il a clôturé à un niveau plus élevé en mai et est monté en flèche fin juin. Le NASDAQ a augmenté de 55 % entre fin juin 2016 et fin janvier 2018.
« Vendre en mai et s’en aller » vise l’activité du marché entre le 1er mai et Halloween.
Il pourrait s’agir d’une anomalie, comme cela a été le cas pour une grande partie de ce marché haussier record, ou il est possible que ce comportement annonce le retour du marché boursier à une forme (plus ancienne). En avril 2017, les analystes de la Bank of America Merrill Lynch ont examiné des données boursières saisonnières sur trois mois remontant jusqu’en 1928 et ont constaté qu’historiquement, la période de juin à août était la deuxième plus robuste de l’année.
Alternatives à « Vendre en mai et s’en aller
Au lieu de vendre en mai et de s’en aller, certains analystes recommandent la rotation. Cette stratégie signifie que les investisseurs n’encaisseraient pas leurs investissements mais varieraient plutôt leurs portefeuilles et se concentreraient sur des produits qui pourraient être moins affectés par la faible croissance saisonnière des marchés pendant l’été et le début de l’automne, comme la technologie ou la santé.
Bien entendu, pour de nombreux investisseurs de détail ayant des objectifs à long terme, une stratégie d’achat et de conservation – s’accrocher aux actions tout au long de l’année, année après année, à moins que leurs fondamentaux ne changent – reste la meilleure solution.