Qu’est-ce qu’une prime d’obligation amortissable ?
La prime d’émission amortissable est un terme fiscal qui fait référence au prix excédentaire payé pour une obligation au-delà de sa valeur nominale. Selon le type d’obligation, la prime peut être déductible fiscalement et amortie au prorata sur la durée de vie de l’obligation.
Points clés à retenir
- Terme fiscal, la prime d’émission amortissable fait référence au prix excédentaire (la prime) payé pour une obligation, en plus de sa valeur nominale.
- La prime payée pour une obligation représente une partie du coût de base de l’obligation, et peut donc être déductible fiscalement, à un taux étalé (amorti) sur la durée de vie de l’obligation.
- L’amortissement de la prime peut être avantageux, car la déduction fiscale peut compenser tout revenu d’intérêt généré par l’obligation, réduisant ainsi le revenu imposable global de l’investisseur.
- L’IRS exige que la méthode du rendement constant soit utilisée pour calculer chaque année la prime amortissable de l’obligation.
Comprendre une prime obligataire amortissable
Une prime d’obligation se produit lorsque le prix de l’obligation a augmenté sur le marché secondaire en raison d’une baisse des taux d’intérêt du marché. Une obligation vendue avec une prime au pair a un prix de marché supérieur à sa valeur nominale.
La différence entre le prix actuel de l’obligation (ou valeur comptable) et la valeur nominale de l’obligation est la prime de l’obligation. Par exemple, une obligation qui a une valeur nominale de 1 000 $ mais qui est vendue pour 1 050 $ a une prime de 50 $. Au fil du temps, à mesure que la prime de l’obligation approche de l’échéance, la valeur de l’obligation diminue jusqu’à ce qu’elle soit au pair à la date d’échéance. La diminution progressive de la valeur de l’obligation est appelée amortissement.
Base de coûts
Pour un investisseur en obligations, la prime payée pour une obligation représente une partie du coût de base de l’obligation, ce qui est important à des fins fiscales. Si l’obligation paie des intérêts imposables, le détenteur de l’obligation peut choisir d’amortir la prime, c’est-à-dire d’utiliser une partie de la prime pour réduire le montant des intérêts inclus dans les impôts.
Ceux qui investissent dans des obligations à prime imposable bénéficient généralement de l’amortissement de la prime, car le montant amorti peut être utilisé pour compenser les revenus d’intérêts de l’obligation. Ceci, à son tour, réduira le montant du revenu imposable que l’obligation génère, et donc tout impôt sur le revenu dû sur celle-ci. Le coût de base de l’obligation imposable est réduit par le montant de la prime amortie chaque année.
Dans le cas où l’obligation paie des intérêts exonérés d’impôt, l’investisseur doit amortir la prime de l’obligation. Bien que ce montant amorti ne soit pas déductible dans la détermination du revenu imposable, le contribuable doit réduire la base de l’obligation de l’amortissement pour l’année. L’IRS exige que la méthode du rendement constant soit utilisée pour amortir une prime d’émission chaque année.
Amortissement de la prime d’émission avec la méthode du rendement constant
La méthode du rendement constant est utilisée pour déterminer l’amortissement de la prime obligataire pour chaque période d’accumulation. Elle permet d’amortir une prime obligataire en multipliant la base ajustée par le rendement à l’émission, puis en soustrayant les intérêts du coupon. Ou sous forme de formule :
- Accru = Base d’achat x (YTM / Périodes d’accumulation par an) – Intérêt du coupon
La première étape du calcul de l’amortissement de la prime consiste à déterminer le rendement à l’échéance (YTM), qui est le taux d’actualisation qui équivaut à la valeur actuelle de tous les paiements restants à effectuer sur l’obligation par rapport à la base de l’obligation.
Prenons par exemple un investisseur qui a acheté une obligation pour 10 150 dollars. L’obligation a une échéance de cinq ans et une valeur nominale de 10 000 $. Elle est assortie d’un coupon de 5 % payable semestriellement et a un rendement à l’échéance de 3,5 %. Calculons l’amortissement pour la première période et la deuxième période.
La première période
Étant donné que cette obligation effectue des paiements semestriels, la première période correspond aux six premiers mois après lesquels le premier paiement de coupon est effectué ; la deuxième période correspond aux six mois suivants, après lesquels l’investisseur reçoit le deuxième paiement de coupon, et ainsi de suite. Comme nous supposons une période d’accumulation de six mois, le rendement et le taux du coupon seront divisés par 2.
En suivant notre exemple, le rendement utilisé pour amortir la prime d’émission est de 3,5%/2 = 1,75%, et le paiement du coupon par période est de 5% / 2 x 10 000 $ = 250 $. L’amortissement pour la période 1 est le suivant :
- Période d’exercice1 = (10 150 $ x 1,75 %) – 250
- Période d’exercice1 = 177,63 $ – 250
- Période d’exercice1 = -72,38
La deuxième période
La base de l’obligation pour la deuxième période est le prix d’achat plus les intérêts courus au cours de la première période, soit 10 150 $ – 72,38 $ = 10 077,62 $ :
- Période d’exercice2 = (10 077,62 $ x 1,75 %) – 250
- Période d’exercice2 = 176,36 $ – 250
- Période d’exercice2 = -73,64
Pour les huit périodes restantes (il y a dix périodes d’accumulation ou de paiement pour une obligation semestrielle d’une durée de cinq ans), utilisez la même structure présentée ci-dessus pour calculer la prime d’obligation amortissable.
Intrinsèquement, une obligation achetée avec une prime a une charge négative ; en d’autres termes, la base s’amortit.