Slack gagne surtout de l’argent en vendant des abonnements annuels ou mensuels à de grandes organisations.
Avec plus de 10 millions d’utilisateurs actifs par jour, elle est leader sur le marché des logiciels de communication d’entreprise et a utilisé une technologie avancée pour créer des outils basés sur le cloud, intuitifs et flexibles pour les équipes des entreprises ou d’autres institutions. Slack affirme que son produit contribue à accroître la collaboration, la transparence et l’agilité organisationnelle. Il a également permis l’intégration de diverses applications tierces sur une plate-forme unique, ce qui permet aux utilisateurs d’effectuer différentes tâches plus facilement et plus rapidement. En plus de fournir un espace de discussion aux équipes de bureau, Slack est devenu un système d’exploitation pour le lieu de travail. Tout comme Facebook est la base de nombreuses connexions de consommateurs, l’interface de chat de Slack a le potentiel d’être la base de services et d’applications numériques utilisés au travail. Plus de 65 entreprises du classement Fortune 100 paient leurs employés pour qu’ils utilisent Slack.
Slack est entrée en bourse le 20 juin 2019 par une offre directe et son prix de référence a été fixé à 26 dollars par action, ce qui se traduit par une valorisation de 15,7 milliards de dollars. Selon Crunchbase, elle a levé 1,4 milliard de dollars en 10 tours de financement auprès d’investisseurs qui comprennent une majorité des principales sociétés de capital-risque et des anges. En juin 2017, Bloomberg a rapporté qu’Amazon.com Inc. (AMZN) s’est renseigné sur une éventuelle prise de contrôle d’un montant de 9 milliards de dollars.
Selon sa déclaration S-1, les revenus de l’entreprise pour l’année se terminant le 31 janvier 2019 se sont élevés à 400,6 millions de dollars, soit une augmentation de 82 % par rapport à l’année précédente. Il a généré une perte nette de 138,9 millions de dollars pour le dernier exercice financier, soit une baisse par rapport aux 140,1 millions de dollars de l’exercice 2018 et aux 146,9 millions de dollars de l’exercice 2017. Son taux d’absorption des liquidités était de 97 millions de dollars et ses liquidités, équivalents de liquidités et titres négociables s’élevaient à 841 millions de dollars pour l’exercice 2019.
Dans son premier rapport sur les bénéfices depuis son entrée en bourse, la société a fait état d’un chiffre d’affaires total de 145 millions de dollars, soit une augmentation de 58 % d’une année sur l’autre, et d’une perte non conforme aux normes GAAP de 14 cents par action. Toutefois, les investisseurs ont été déçus par la faiblesse des prévisions de bénéfices.
Le modèle d’entreprise
Slack annonce qu’il est totalement gratuit et qu’il peut être utilisé aussi longtemps et avec autant de personnes que vous le souhaitez. Alors comment gagne-t-elle de l’argent ?
Un pourcentage d’organisations payent des primes pour des caractéristiques spéciales. Ces fonctionnalités comprennent l’accès à un historique de communication illimité, l’intégration illimitée d’applications, le stockage de fichiers supplémentaires, le partage d’écran, les statistiques, etc. Sans projet apparent de diffuser des annonces dans un avenir proche, Slack s’appuie sur un modèle commercial simple, en facturant des frais mensuels de 6,67 dollars par utilisateur pour l’abonnement standard et de 12,50 dollars par utilisateur pour l’abonnement plus. Elle a également lancé Enterprise Grid pour les grandes organisations qui comptent des dizaines de milliers d’utilisateurs.
Points clés à retenir
- Slack est utilisé par plus de 600 000 organisations comptant trois employés ou plus.
- Au 30 avril 2019, plus de 95 000 organisations payaient des plans d’abonnement.
- Slack a généré des revenus de 400,6 millions de dollars au cours de l’année qui s’est terminée le 31 janvier 2019, soit une augmentation de 82 % par rapport à l’année précédente, mais la croissance ralentit.
- Slack n’est toujours pas rentable et a enregistré une perte nette de 138,9 millions de dollars pour l’année fiscale 2019.
- Contrairement à de nombreux concurrents, Slack ne fait payer les organisations que pour les utilisateurs actifs, conformément à sa politique de facturation équitable.
Au bénéfice des utilisateurs, les clients ne sont facturés que par travailleur utilisant activement le logiciel, et non « par siège » comme la majorité des logiciels d’entreprise dans le passé.
L’élément de qualité porte ses fruits. Au 30 avril 2019, Slack comptait plus de 95 000 organisations comptant trois utilisateurs ou plus et bénéficiant d’un abonnement payant. La société appelle ces « clients payants » et ils représentent environ 16 % de la base totale d’utilisateurs, qui est de 600 000. L’entreprise affirme que 575 de ces clients payants ont représenté environ 40 % de ses revenus en 2019. Les organisations basées à l’étranger représentaient 36% de son chiffre d’affaires total au cours de la même période. Slack offre également des crédits aux clients lorsque son temps de disponibilité est inférieur à 99,99 %.
L’engagement dans le cadre de Slack est également très élevé, avec une utilisation active dépassant les 50 millions d’heures pour la semaine se terminant le 31 janvier 2019. Sur une période de travail typique au cours de la même semaine, les clients payants ont passé en moyenne neuf heures connectés à Slack par au moins un appareil et ont passé plus de 90 minutes à utiliser activement Slack.
Projets futurs
Slack – cofondé par le PDG Stewart Butterfield, Eric Costello, Cal Henderson et Serguei Mourachov – a été lancé en août 2013. En tant que plateforme de collaboration entre les employés de bureau, elle semble avoir gagné en popularité sans effort. En avril, quelques mois seulement après son lancement, Slack a levé 42,8 millions de dollars et atteint une valeur de 250 millions de dollars. Les investisseurs en capital-risque ont entendu le buzz et ont vu l’adoption du logiciel dans les entreprises de leur portefeuille. Les antécédents de Butterfield en matière de réussite entrepreneuriale – notamment la co-fondation de Flickr, qui a été vendu à Yahoo en 2005 – ont également aidé Slack à recevoir jusqu’à 10 offres de financement par semaine.
Expansion internationale
L’entreprise espère maintenir cette dynamique au moment où elle entre en bourse. Selon Slack, l’expansion au sein des clients existants est un facteur important de sa croissance. Son taux de rétention net en dollars (NDR), un ratio des revenus mensuels récurrents des clients existants, était de 143% au 31 janvier 2019. « Nous pensons que notre taux de rétention net en dollars est le reflet du rythme rapide d’adoption qui se produit souvent lorsque l’utilisation se répand au sein et entre les équipes. Nous pensons que tous ces facteurs contribueront à la valeur élevée d’une organisation sur Slack tout au long de sa vie », a-t-il déclaré dans un document. La société prévoit également de se développer sur les marchés internationaux et prévoit de devoir engager « d’importantes dépenses d’investissement » afin de mener à bien cette expansion tout en maintenant ses normes et sa culture. Il est actuellement utilisé dans 150 pays.
L’entreprise veut également investir dans des partenariats, le développement de produits, l’expérience client, le soutien à la clientèle, les ventes et le marketing, et les acquisitions, car elle recherche la rentabilité.
Principaux défis
Alors que Slack a pris son envol et a connu une croissance phénoménale ces dernières années, les chiffres montrent que cette croissance ralentit. Bien que son chiffre d’affaires annuel ait augmenté de 82 % en 2019, la croissance annuelle de ses recettes était de 110 % l’année précédente. De même, ses revenus ont augmenté de 67 % au cours du premier trimestre de l’année fiscale 2020 et de 89 % au cours de la même période l’année précédente. Même son NDR a diminué au fur et à mesure que sa pénétration a augmenté. Elle était de 171 % pour l’exercice 2017, 152 % pour l’exercice 2018 et 143 % pour l’exercice 2019.
Les crédits que Slack offre à ses clients lorsque son service est perturbé viennent également gruger ses revenus. Slack a distribué des crédits d’une valeur de 8,2 millions de dollars au cours du deuxième trimestre de l’exercice 2020.
Une concurrence expérimentée
Slack est également confronté à la menace de la concurrence de joueurs plus âgés et plus établis. Elle a nommé Microsoft Corp. (MSFT) son principal concurrent. Le géant technologique propose un logiciel de communication appelé Teams gratuitement ou dans le cadre de sa suite d’outils de productivité Office 365. Selon BernsteinResearch, les données citées par le Wall Street Journal indiquent que Teams compte environ 285 millions d’utilisateurs commerciaux payants. Slack a réussi à le combattre grâce à une interface utilisateur supérieure, mais la question est de savoir pour combien de temps.