L’aléa moral et la sélection adverse sont tous deux utilisés en économie, en gestion des risques et en assurance pour décrire les situations dans lesquelles une partie est désavantagée par le comportement d’une autre partie.
Il y a risque moral lorsqu’il y a asymétrie d’information entre deux parties et qu’un changement de comportement de l’une d’entre elles se produit après la conclusion d’un accord entre les deux parties. L’asymétrie d’information désigne toute situation dans laquelle une partie à une transaction a une connaissance matérielle plus grande que l’autre partie. L’aléa moral est fréquent dans les secteurs du crédit et de l’assurance, mais il peut également exister dans les relations entre employés et employeurs. Chaque fois que deux parties concluent un accord entre elles, des risques moraux peuvent être présents.
La sélection adverse fait référence à une situation dans laquelle les vendeurs disposent de plus d’informations que les acheteurs, ou vice versa, sur un aspect de la qualité du produit, bien que la partie la mieux informée soit généralement le vendeur. Il y a sélection adverse lorsque des informations asymétriques sont exploitées.
Points clés à retenir
- L’aléa moral et la sélection adverse sont deux termes utilisés en économie, en gestion des risques et en assurance pour décrire les situations où une partie est désavantagée par rapport à une autre.
- Dans une situation d’aléa moral, une partie qui conclut l’accord fournit des informations trompeuses ou modifie son comportement après la conclusion de l’accord parce qu’elle pense qu’elle ne subira aucune conséquence de ses actes.
- Le risque moral est fréquent dans les secteurs du crédit et de l’assurance, mais il peut également exister dans les relations entre employés et employeurs.
- La sélection adverse fait référence à une situation dans laquelle les vendeurs disposent de plus d’informations que les acheteurs, ou vice versa, sur un aspect de la qualité du produit.
Risque moral
Dans une situation de risque moral, une partie qui conclut l’accord fournit des informations trompeuses ou modifie son comportement après la conclusion de l’accord parce qu’elle croit qu’elle ne subira aucune conséquence de ses actes. Lorsqu’une personne ou une entité ne supporte pas le coût total d’un risque, elle peut être incitée à accroître son exposition au risque. Cette décision est fondée sur ce qui leur procurera le plus grand bénéfice.
Il y a toujours le risque qu’une partie n’ait pas conclu un contrat de bonne foi, et elle peut le faire en fournissant de fausses informations sur son actif, son passif ou sa capacité de crédit. Dans le secteur financier, cela peut se produire dans les contrats entre un emprunteur et un prêteur. L’aléa moral est également fréquent dans le secteur des assurances.
Exemple d’aléa moral
Par exemple, supposons qu’un propriétaire n’ait pas d’assurance habitation ou d’assurance inondation mais qu’il vive dans une zone inondable. Le propriétaire est très prudent et souscrit à un système de sécurité domiciliaire qui aide à prévenir les cambriolages. En cas de tempête, il se prépare aux inondations en dégageant les canalisations et en déplaçant les meubles pour éviter les dégâts.
Cependant, le propriétaire en a assez de devoir toujours se soucier d’éventuels cambriolages et de se préparer aux inondations, alors il souscrit une assurance habitation et inondation. Une fois que sa maison est assurée, son comportement change. Il annule son abonnement au système de sécurité de sa maison et il fait moins d’efforts pour se préparer à d’éventuelles inondations. Il court désormais un plus grand risque de voir sa compagnie d’assurance déposer une réclamation contre lui à la suite de dommages causés par une inondation ou une perte de biens.
Histoire de l’aléa moral
Selon les recherches des économistes Allard E. Dembe, de l’université de l’État de l’Ohio, et Leslie I. Boden, de l’université de Boston, le terme « risque moral » était largement utilisé par les agents d’assurance en Angleterre. Bien que les premières utilisations de ce terme impliquaient un comportement frauduleux et immoral, le mot « moral » a parfois été utilisé pour désigner simplement un comportement subjectif dans le domaine des mathématiques, de sorte que les implications éthiques du terme ne sont pas claires. Dans les années 1960, le risque moral est redevenu un sujet d’étude pour les économistes. À cette époque, plutôt que d’être une description de la morale des parties concernées, les économistes utilisaient le terme « risque moral » pour désigner les inefficacités créées lorsque les risques ne peuvent pas être pleinement compris.
Sélection défavorable
La sélection adverse décrit une situation dans laquelle une partie à un accord dispose d’informations plus précises et différentes que l’autre partie. La partie qui dispose de moins d’informations est désavantagée par rapport à celle qui en dispose de plus. Cette asymétrie entraîne un manque d’efficacité dans le prix et le nombre de biens et services fournis. Dans une économie de marché, la plupart des informations sont transmises par les prix, ce qui signifie que la sélection adverse a tendance à résulter de signaux de prix inefficaces.
Exemple de sélection défavorable
Par exemple, supposons qu’il y ait deux groupes de personnes dans la population : ceux qui fument et ne font pas d’exercice, et ceux qui ne fument pas et font de l’exercice. Il est de notoriété publique que ceux qui fument et ne font pas d’exercice ont une espérance de vie plus courte que ceux qui ne fument pas et choisissent de faire de l’exercice. Supposons que deux personnes cherchent à souscrire une assurance vie, l’une qui fume et ne fait pas d’exercice, et l’autre qui ne fume pas et fait de l’exercice quotidiennement. La compagnie d’assurance, sans autre information, ne peut pas faire la différence entre la personne qui fume et ne fait pas d’exercice et l’autre personne.
La compagnie d’assurance demande aux personnes de remplir des questionnaires pour s’identifier. Cependant, la personne qui fume et qui ne fait pas d’exercice physique sait qu’en répondant honnêtement, elle encourra des primes d’assurance plus élevées. Cet individu décide de mentir et dit qu’il ne fume pas et fait de l’exercice quotidiennement. Cela conduit à une sélection adverse ; la compagnie d’assurance vie fera payer la même prime aux deux personnes. Toutefois, l’assurance est plus précieuse pour le fumeur qui ne fait pas d’exercice que pour le non-fumeur qui en fait. Le fumeur qui ne fait pas d’exercice aura besoin d’une assurance maladie plus importante et bénéficiera en fin de compte d’une prime moins élevée.
Les compagnies d’assurance réduisent leur exposition aux sinistres importants en limitant leur couverture ou en augmentant les primes. Les compagnies d’assurance tentent d’atténuer le risque de sélection adverse en identifiant les groupes de personnes qui sont plus à risque que la population générale et en leur faisant payer des primes plus élevées. Le rôle des souscripteurs d’assurance vie est d’évaluer les candidats à l’assurance vie afin de déterminer s’ils doivent ou non leur donner une assurance ou le montant des primes à leur faire payer. Les souscripteurs évaluent généralement toute question susceptible d’avoir une incidence sur la santé d’un demandeur, notamment sa taille, son poids, ses antécédents médicaux, ses antécédents familiaux, sa profession, ses loisirs, son dossier de conduite et ses habitudes tabagiques.
D’autres exemples de sélection adverse sont le marché des voitures d’occasion, où le vendeur peut en savoir plus sur les défauts d’un véhicule et facturer à l’acheteur plus que la valeur de la voiture. Dans le cas de l’assurance automobile, un demandeur peut utiliser faussement une adresse dans une zone à faible taux de criminalité dans sa demande afin d’obtenir une prime moins élevée alors qu’il réside en réalité dans une zone où le taux d’effraction des voitures est élevé.
Distinguer le risque moral de la sélection adverse
Tant en ce qui concerne l’aléa moral que la sélection adverse, il existe une asymétrie d’information entre les deux parties. La principale différence réside dans le moment où elle se produit. Dans une situation d’aléa moral, le changement de comportement de l’une des parties se produit après que l’accord a été conclu. En revanche, en cas de sélection adverse, il y a un manque d’informations symétriques avant que le contrat ou l’accord ne soit conclu.