Les investisseurs privilégient les obligations municipales pour diverses raisons. Les caractéristiques les plus attrayantes des obligations émises par les États et les municipalités sont leur statut d’exonération fiscale fédérale et leur positionnement dans la partie inférieure du spectre des risques. Si les émissions d’obligations stables et génératrices de revenus semblent justifier une position dans le portefeuille de n’importe qui, la possession de municipaux présente des inconvénients inhérents. Les personnes intéressées par l’achat de ces obligations pourraient vouloir prendre en compte plusieurs facteurs avant d’intégrer les émissions exonérées d’impôt dans leur stratégie d’investissement.
Tranche d’imposition
Le plus grand avantage des investissements en obligations municipales est aussi celui qui exige le plus d’attention. Les titres de créance utilisés pour financer les projets des collectivités locales et des États fédérés, tels que les bâtiments et les autoroutes, bénéficient depuis longtemps d’une exonération fiscale au niveau fédéral. En outre, les résidents qui achètent des obligations émises par leur État ou leur localité ne sont pas tenus de payer les impôts locaux ou d’État correspondants prélevés sur les non-résidents. Ainsi, certaines émissions municipales bénéficient d’un triple statut d’exonération fiscale.
Des rendements plus faibles accompagnent les avantages fiscaux. Les titres municipaux ont généralement des taux de coupon plus bas que les émissions d’entreprises de même notation et de durée comparable. C’est pourquoi les investisseurs potentiels doivent comparer les rendements des obligations d’État ou des obligations d’investissement imposables en utilisant la formule de rendement équivalent à l’impôt. Le rendement équivalent à l’impôt (TEY) est le rendement qu’une obligation imposable doit détenir pour être égale ou supérieure au rendement ajusté à l’impôt d’une obligation municipale. Rendement équivalent à l’impôt = Rendement libre d’impôt/(1 – Taux d’imposition). Par conséquent, les investisseurs à revenu élevé (dont la facture fiscale est théoriquement plus élevée) sont susceptibles de bénéficier davantage des rendements des obligations municipales que les particuliers dans les tranches d’imposition inférieures.
Risque de taux d’intérêt
En ce qui concerne le principal, les obligations municipales de qualité investissement ont tendance à être stables. Comme la plupart des émetteurs de dettes non imposables ont une autorité fiscale, le risque de défaillance des entités gouvernementales est faible. Cependant, le principal des obligations municipales est inversement proportionnel aux mouvements des taux d’intérêt, comme pour toute autre obligation. Les titres de créance ayant des échéances plus longues subissent des fluctuations plus importantes de leur valeur marchande lorsque les taux d’intérêt augmentent ou diminuent.
Dans un contexte de taux d’intérêt bas, les investisseurs sont confrontés à un risque pour le capital, car les taux augmentent progressivement et le capital diminue. Un détenteur d’obligations souhaitant vendre une émission à 30 ans sur le marché secondaire peut recevoir un montant en principal inférieur à celui qu’il a payé initialement pour le titre. Malgré la notion de sécurité perçue, les investisseurs peuvent subir une perte sur le principal s’ils vendent une obligation avant l’échéance.
Risque lié au pouvoir d’achat
Les investissements en obligations municipales ont leur place, mais les investisseurs doivent tenir compte de l’impact de l’inflation sur les rendements réels. Au cours de la dernière décennie, l’inflation annuelle aux États-Unis a varié entre -0,4 % (en 2009) et 3,2 % (en 2011). Une obligation municipale à 20 ans qui rapporte 2,5 % à un investisseur dans une tranche d’imposition de 25 %, ou un rendement équivalent à 3,3 %, offrirait des rendements réels intéressants certaines années et suivrait à peine l’inflation les autres années.
L’un des principaux objectifs des investisseurs est de ne pas épuiser leur pécule. Investir uniquement dans des obligations municipales à faible rendement, tout en étant sûr, c’est renoncer à des alternatives de croissance qui dépassent les taux moyens d’inflation et n’érodent pas le pouvoir d’achat. Un équilibre équitable entre les obligations municipales et les actions (relativement plus risquées) peut aider à compenser les risques d’érosion du pouvoir d’achat.
Risque de défaillance
L’incapacité d’un État ou d’une municipalité à honorer ses obligations en matière de dette est rare. Entre 1970 et 2018, 0,16 % de tous les titres municipaux notés par Moody’s Investor Service ont fait défaut. Les obligations municipales assurées sont assorties d’une protection supplémentaire, bien que seulement 5,6 % des nouvelles obligations municipales émises en 2018 aient été assurées, contre 46,8 % en 2007. Pour confirmer la réalité de ce risque, les investisseurs peuvent se tourner vers la crise de la dette à Porto Rico. En 2016, le territoire a fait défaut sur quatre obligations, ce qui a affecté la dette de 22,6 milliards de dollars à l’époque. Porto Rico a mis en place un plan qui réduirait de plus de 60 % les 35 milliards de dollars d’obligations et autres créances, ce qui représente une décote importante pour les investisseurs.