Qu’est-ce qu’un marché monopolistique ?
Un marché monopolistique est une construction théorique qui décrit un marché où une seule entreprise peut offrir des produits et des services au public. Un marché monopolistique est l’opposé d’un marché parfaitement concurrentiel, dans lequel un nombre infini d’entreprises opèrent. Dans un modèle purement monopolistique, l’entreprise monopoliste peut restreindre la production, augmenter les prix et réaliser des bénéfices super-normaux à long terme.
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Les causes des marchés monopolistiques
Les marchés purement monopolistiques sont rares et peut-être même impossibles en l’absence de barrières absolues à l’entrée, telles que l’interdiction de la concurrence ou la possession exclusive de ressources entièrement naturelles.
L’histoire des monopoles
Le terme « monopole » a été créé en droit anglais pour décrire une concession royale. Une telle concession autorisait un commerçant ou une société à faire le commerce d’un bien particulier alors qu’aucun autre commerçant ou société ne pouvait le faire. Historiquement, les marchés monopolistiques sont apparus lorsque des producteurs uniques ont reçu des privilèges juridiques exclusifs du gouvernement, comme l’accord conclu entre la Commission fédérale des communications (FCC) et AT&T entre 1913 et 1984. Pendant cette période, aucune autre société de télécommunications n’était autorisée à concurrencer AT&T, car le gouvernement pensait à tort que le marché ne pouvait soutenir qu’un seul producteur.
Plus récemment, des entreprises privées à court terme peuvent adopter un comportement de type monopolistique lorsque la production a des coûts fixes relativement élevés, ce qui fait que les coûts totaux moyens à long terme diminuent à mesure que la production augmente. L’effet de ce comportement pourrait temporairement permettre à un seul producteur de fonctionner sur une courbe de coûts plus basse que tout autre producteur.
Les effets des marchés monopolistiques
L’objection politique et culturelle typique aux marchés monopolistiques est qu’un monopole, en l’absence d’autres fournisseurs du même produit ou service, pourrait faire payer une prime à ses clients. Les consommateurs n’ont aucun substitut et sont obligés de payer le prix des marchandises dicté par le monopoliste. À bien des égards, il s’agit d’une objection contre les prix élevés, et pas nécessairement contre un comportement monopolistique.
L’argument économique classique contre les monopoles est différent. Selon l’analyse néoclassique, un marché monopolistique est indésirable parce qu’il restreint la production, et non en raison des avantages monopolistiques que procure une hausse des prix. Une production restreinte équivaut à une baisse de la production, ce qui réduit le revenu social réel total.
Même si des pouvoirs monopolistiques existent, comme le monopole légal de la poste américaine sur la distribution du courrier de première classe, les consommateurs ont souvent de nombreuses alternatives comme l’utilisation du courrier standard par FedEx ou UPS ou le courrier électronique. C’est pourquoi il est rare que les marchés monopolistiques réussissent à limiter la production ou à réaliser des bénéfices super-normaux à long terme.
Réglementation d’un marché monopolistique
Comme pour le modèle de la concurrence parfaite, le modèle de la concurrence monopolistique est difficile, voire impossible, à reproduire dans l’économie réelle. Les véritables monopoles sont généralement le produit de réglementations contre la concurrence. Il est courant, par exemple, que des villes ou des communes accordent des monopoles locaux à des entreprises de services publics et de télécommunications. Néanmoins, les gouvernements réglementent souvent le comportement des entreprises privées qui semblent monopolistiques, comme par exemple une situation où une entreprise détient la part du lion d’un marché. La FCC, l’Organisation mondiale du commerce et l’Union européenne ont chacune des règles pour gérer les marchés monopolistiques. Ces règles sont souvent appelées lois antitrust.
Exemple concret
Des quasi-monopoles existent aux États-Unis. Par exemple, les compagnies de tabac sont soumises à une réglementation, une législation et des poursuites judiciaires strictes, sans parler de la fiscalité. Selon le géant de l’information financière, « Bloomberg.com », les cours des actions du tabac ont plongé en octobre 2018, lorsque la Food and Drug Administration (FDA) a annoncé qu’elle pourrait imposer de nouvelles règles strictes appelant à une réduction du taux de nicotine dans les cigarettes.
Dans cet environnement de marché volatile, de nombreuses compagnies de tabac ont disparu et Altria, la société mère de Philip Morris et le nom derrière Marlboro, monopolise le marché du tabac.
Altria avait estimé la propriété de 50% du marché des cigarettes en 2018, selon « Marketwatch.com », ce qui a marqué une baisse de 0,83%. Le marché des cigarettes est en recul, mais CNBC rapporte que les e-cigarettes et les produits sans fumée sont un marché en croissance. Les e-cigarettes MarkTen et Green Smoke d’Altria, en revanche, n’ont pas connu un grand succès. Cependant, selon CNBC
, la position qu’occupe Altria sur le marché signifie qu’elle peut acquérir une participation dans Juul, le leader du marché des e-cigarettes. Fin 2018, Altria a annoncé son intention d’acheter une participation de 35 % dans Juul pour 12,8 milliards de dollars, selon NPR. Ainsi, si les fumeurs passent de la cigarette Marlboros à Juul, ce qui est actuellement de plus en plus le cas, Altria n’en souffrira pas.
Points clés à retenir
- Un monopole décrit une situation de marché dans laquelle une entreprise possède toute la part de marché et peut contrôler les prix et la production.
- Il est rare qu’il s’agisse d’un monopole pur, mais il existe des cas où des entreprises détiennent une grande partie de la part de marché et où les lois antitrust s’appliquent.
- Altria, le fabricant de tabac, exerce un contrôle de type monopolistique sur le marché du tabac.