Qu’est-ce qu’un marché de gré à gré ?
Un marché de gré à gré (OTC) est un marché décentralisé dans lequel les participants négocient des actions, des marchandises, des devises ou d’autres instruments directement entre deux parties et sans bourse ou courtier central. Les marchés de gré à gré n’ont pas d’emplacement physique ; les transactions sont plutôt effectuées par voie électronique. Ce système est très différent de celui des marchés aux enchères. Sur un marché de gré à gré, les négociants agissent comme des teneurs de marché en cotant des prix auxquels ils achèteront et vendront un titre, une devise ou d’autres produits financiers. Une transaction peut être exécutée entre deux participants sur un marché de gré à gré sans que les autres ne soient informés du prix auquel la transaction a été effectuée. En général, les marchés OTC sont moins transparents que les bourses et sont également soumis à moins de réglementations. En raison de cela, la liquidité sur le marché de gré à gré peut être plus élevée.
Points clés à retenir
- Les marchés de gré à gré sont ceux où les participants négocient directement entre deux parties, sans recourir à une bourse centrale ou à une autre tierce partie.
- Les marchés de gré à gré n’ont pas de lieux physiques ni de teneurs de marché.
- Parmi les produits les plus couramment négociés sur les marchés de gré à gré figurent les obligations, les produits dérivés, les produits structurés et les devises.
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Comprendre les marchés de gré à gré
Les marchés OTC sont principalement utilisés pour négocier des obligations, des devises, des produits dérivés et des produits structurés. Ils peuvent également être utilisés pour négocier des actions, avec des exemples tels que les marchés OTCQX, OTCQB et OTC Pink (anciennement OTC Bulletin Board et Pink Sheets) aux États-Unis. Les courtiers-négociants qui opèrent sur les marchés OTC américains sont réglementés par l’Autorité de régulation du secteur financier (FINRA).
Liquidité limitée
Parfois, les titres négociés de gré à gré manquent d’acheteurs et de vendeurs. Par conséquent, la valeur d’un titre peut varier considérablement en fonction des marques de marché qui négocient l’action. En outre, il est potentiellement dangereux qu’un acheteur acquière une position importante dans un titre négocié de gré à gré s’il décide de le vendre à un moment donné. Le manque de liquidité pourrait rendre les ventes difficiles à l’avenir.
Les risques des marchés de gré à gré
Si les marchés de gré à gré fonctionnent bien en temps normal, il existe un risque supplémentaire, appelé risque de contrepartie, qu’une partie à la transaction fasse défaut avant l’achèvement de la transaction et/ou n’effectue pas les paiements actuels et futurs exigés par le contrat. Le manque de transparence peut également entraîner le développement d’un cercle vicieux en période de stress financier, comme ce fut le cas lors de la crise mondiale du crédit de 2007-2008.
Les titres adossés à des créances hypothécaires et autres produits dérivés tels que les CDO et les OCM, qui étaient négociés uniquement sur les marchés de gré à gré, ne pouvaient pas être évalués de manière fiable car la liquidité s’est totalement tarie en l’absence d’acheteurs. De ce fait, un nombre croissant de courtiers se sont retirés de leurs fonctions de tenue de marché, ce qui a aggravé le problème de liquidité et provoqué un resserrement du crédit à l’échelle mondiale. Parmi les initiatives réglementaires prises au lendemain de la crise pour résoudre ce problème figure le recours aux chambres de compensation pour le traitement post-négociation des opérations de gré à gré.
Un exemple concret
Un gestionnaire de portefeuille détient environ 100 000 actions d’un titre qui se négocie sur le marché hors cote. Le PM décide qu’il est temps de vendre le titre et donne l’ordre aux négociateurs de trouver le marché pour l’action. Après avoir appelé trois teneurs de marché, les négociateurs reviennent avec de mauvaises nouvelles. L’action n’a pas été négociée depuis 30 jours, et la dernière vente était de 15,75 $. Le marché actuel est de 9 $ d’offre et 27 $ d’offre, avec seulement 1 500 actions à acheter et 7 500 à vendre. À ce stade, le Premier ministre doit décider s’il veut essayer de vendre l’action et trouver un acheteur à des prix plus bas ou passer un ordre à cours limité à la dernière vente de l’action dans l’espoir d’avoir de la chance.