Le président Donald Trump et ses deux prédécesseurs immédiats sont les trois présidents qui ont enregistré les plus importants déficits budgétaires de l’histoire des États-Unis. Mais presque tous les présidents de ce demi-siècle ont connu un déficit budgétaire record, au moins pendant un certain temps.
L’augmentation des dépenses du déficit
Au cours de la première moitié du XXe siècle, les déficits budgétaires les plus importants ont été enregistrés pendant les deux guerres mondiales et, par rapport à la taille de l’économie, les déficits budgétaires les plus importants de l’histoire ont été enregistrés pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que les États-Unis ont connu un déficit budgétaire presque chaque année depuis 1961, les déficits ont réellement commencé à gonfler au cours des années 1970 et 1980.
Le président Ronald Reagan a pris ses fonctions en 1981 en promettant de limiter la taille du gouvernement, mais au cours de ses huit années de mandat, le déficit national a pratiquement doublé et a atteint 200 milliards de dollars à plusieurs reprises. Le successeur de Reagan, George H.W. Bush, a également présidé à un déficit record, de 290 milliards de dollars en 1992.
Points clés à retenir
- Donald Trump et ses deux prédécesseurs immédiats sont les trois présidents qui présentent les plus gros déficits budgétaires de l’histoire.
- Le déficit devrait à nouveau dépasser le billion de dollars en 2020.
- Le gouvernement américain a connu un déficit budgétaire pendant la quasi-totalité des 60 dernières années.
Réaliser un excédent budgétaire
Sous la pression des républicains au Congrès, le président Bill Clinton a accepté de réduire constamment le déficit et a finalement supervisé le premier excédent budgétaire depuis des décennies. L’excédent s’est élevé à 236 milliards de dollars en 2000, dernière année du mandat de Clinton. L’excédent de 128 milliards de dollars enregistré en 2001 est le dernier du siècle.
Retour aux déficits records
Lorsqu’il a pris ses fonctions en 2001, le président George W. Bush a cité l’excédent de Clinton comme preuve que les impôts étaient trop élevés. Il a fait adopter d’importantes réductions d’impôts et a supervisé une augmentation des dépenses, ce qui a de nouveau fait basculer le budget américain dans le rouge. Le déficit a atteint un niveau record de 458 milliards de dollars en 2008, dernière année du mandat de Bush, et allait tripler l’année suivante alors que les administrations Bush et Obama faisaient face à la crise financière mondiale.
Comment fonctionne le processus budgétaire
Lorsqu’on parle de présidents et de déficits budgétaires, il est important de garder certaines choses à l’esprit. Premièrement, alors qu’un président propose un budget annuel, le Congrès doit approuver toutes les dépenses. Le pouvoir du président sur le budget n’est jamais absolu et peut être fortement limité si le parti d’opposition détient une majorité à la Chambre des représentants ou au Sénat.
Il faut aussi savoir que les dépenses « discrétionnaires » ne représentent qu’environ un tiers du budget américain typique. La majorité est constituée de dépenses « obligatoires », c’est-à-dire dictées par la loi. Les principales sources de dépenses obligatoires sont le Medicare et la sécurité sociale.
En outre, l’exercice financier fédéral s’étend du 1er octobre au 30 septembre, ce qui signifie que pendant la première année d’exercice d’un nouveau président, le budget en place a été adopté pendant le mandat de son prédécesseur, bien que les administrations entrantes puissent demander des dépenses supplémentaires dès leur entrée en fonction.
Le déficit atteint 1 000 milliards de dollars
Le déficit budgétaire américain a explosé au cours de l’année fiscale 2009, atteignant finalement 1,4 billion de dollars alors que les administrations Bush puis Obama se battaient pour contenir les retombées économiques de la crise financière. La plus grande partie de ce déficit a été créée sous la surveillance de Bush, mais Obama et le Congrès contrôlé par les démocrates y ont ajouté des centaines de milliards de dollars au début de 2009.
Le déficit resterait supérieur à 1 000 milliards de dollars jusqu’à l’année fiscale 2012, mais serait réduit à 440 milliards de dollars dans les dernières années de la présidence d’Obama.
Par rapport à la taille de l’économie nationale, les déficits américains les plus importants de l’histoire ont été constatés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Déficit budgétaire de Trump
Le président Trump a poursuivi la tendance à creuser le déficit en cherchant à obtenir des réductions d’impôts massives et à augmenter les dépenses de défense. Son premier budget, pour l’année fiscale 2018, a enregistré un déficit de 779 milliards de dollars.
Sous Trump, le déficit a atteint 984 milliards de dollars en 2019 et devrait dépasser 1 000 milliards de dollars en 2020, et ce avant que le Congrès n’adopte un plan de relance de 2 000 milliards de dollars pour lutter contre les retombées économiques de la pandémie de coronavirus.