L’Angleterre, en tant que partie du Royaume-Uni, est le membre le plus notable de l’Union européenne – au moins jusqu’en 2019 – qui a choisi de ne pas utiliser l’euro. Le Royaume-Uni utilise plutôt la livre sterling de la Banque d’Angleterre comme monnaie nationale.
Lorsque l’euro a été proposé pour la première fois comme système de monnaie unique pour l’Union européenne en 1997, le Chancelier de l’Échiquier de l’époque, Gordon Brown, a déclaré qu’il y avait « cinq tests économiques » à remplir pour que son pays accepte l’euro, tests qu’il n’a pas fini par remplir.
Cinq tests économiques
Le chancelier de l’Échiquier de Blair, Gordon Brown, est crédité d’avoir créé la politique des « cinq tests » en ce qui concerne le Royaume-Uni et l’euro. Les tests sont les suivants.
- Les cycles économiques et les structures économiques doivent être suffisamment compatibles pour que le Royaume-Uni puisse vivre avec les taux d’intérêt de la zone euro.
- Le système doit être suffisamment souple pour permettre de faire face aux problèmes économiques tant locaux que globaux.
- L’adoption de l’euro doit créer des conditions favorables aux entreprises et aux particuliers qui investissent au Royaume-Uni.
- L’euro permettrait au secteur des services financiers du pays de rester dans une position concurrentielle sur le plan international.
- L’adoption de l’euro doit favoriser une croissance plus forte, la stabilité et une augmentation à long terme des emplois.
Beaucoup pensent que les cinq tests économiques, tels qu’ils ont été conçus, établissent des critères si difficiles à satisfaire qu’un passage à l’euro à partir de la livre sterling ne peut jamais être justifié.
Autres raisons de ne pas adopter l’euro
Le gouvernement britannique n’a pas voulu renoncer au contrôle de sa propre politique de taux d’intérêt, qui se produirait dans le cadre du système de l’euro. Le système supprimerait également le niveau actuel de confort concernant le taux de change de la livre sterling. Par exemple, une entreprise ou un investisseur britannique qui a l’habitude de changer des livres en dollars ou vice versa serait obligé de s’adapter à un taux de change de l’euro.
En outre, le Royaume-Uni serait obligé de satisfaire aux « critères de convergence de l’euro » avant d’adopter la monnaie, ce qui inclut le maintien d’un ratio dette/PIB qui limite la politique budgétaire britannique.
Que sont les euros ?
L’euro est la monnaie officielle de la plupart des États membres de l’Union européenne. La région géographique et économique qui utilise l’euro est connue sous le nom de « zone euro ». Les partisans de l’euro estiment que l’adoption d’une monnaie unique dans le système économique européen réduit le risque de change pour les entreprises, les investisseurs et les institutions financières.
Il est également avancé qu’une monnaie soutenue par l’économie de la zone euro est mieux à même de concurrencer le dollar américain et les autres grandes monnaies mondiales. Les détracteurs du système de l’euro affirment que trop de pouvoir est concentré auprès de la Banque centrale européenne, qui définit la politique monétaire de l’euro. Cela réduit la capacité des différents pays à réagir aux conditions économiques locales.
Points clés à retenir
- Le Royaume-Uni, bien qu’il fasse partie de l’Union européenne, n’utilise pas l’euro comme monnaie commune.
- Le Royaume-Uni a conservé la livre sterling parce que le gouvernement a déterminé que l’euro ne répondait pas aux cinq critères critiques qui seraient nécessaires pour l’utiliser.
- Avec l’imminence de Brexit, la livre semble être là pour rester, mais le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne aura des conséquences financières et économiques de part et d’autre.
Qu’est-ce que Brexit ?
Brexit est l’abréviation de « British exit », qui fait référence à la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne (UE) lors d’un référendum le 23 juin 2016. Le résultat du vote a défié les attentes et a fait chuter la livre sterling à son plus bas niveau par rapport au dollar depuis 30 ans.
L’ancien Premier ministre David Cameron, qui a organisé le référendum et fait campagne pour que la Grande-Bretagne reste dans l’UE, a annoncé sa démission le lendemain. Bien que le Royaume-Uni n’ait pas adopté l’euro comme monnaie commune, il s’est intégré au système économique de la zone euro, qui prévoit des frontières ouvertes pour le libre-échange et le commerce et la circulation des travailleurs.
Tout cela cessera sans accords individuels une fois que Brexit aura eu lieu. Cela pourrait avoir des effets importants sur l’économie du Royaume-Uni et de l’UE, sur l’emploi et sur les flux financiers.
Theresa May, qui a remplacé Cameron à la tête du parti conservateur et au poste de Premier ministre, a démissionné volontairement de son poste de chef du parti le 7 juin 2019, après avoir subi de fortes pressions pour démissionner. Boris Johnson a pris la relève en juillet 2019. La Grande-Bretagne a dû ratifier un accord de retrait avec l’UE avant de partir pour éviter une sortie « sans accord » chaotique. Un accord de retrait a été conclu en octobre 2019. Le pays est actuellement dans une période de transition. Les nouvelles règles entreront en vigueur le 1er janvier 2021.