Le concept de « main invisible » a été expliqué par Adam Smith dans son ouvrage fondateur classique de 1776, « An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations ». Il faisait référence aux avantages indirects ou non intentionnels pour la société qui résultent du fonctionnement d’une économie de marché libre.
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Influence
Smith, considéré comme le fondateur de la théorie économique moderne à la fin du XVIIIe siècle, n’était pas partisan d’une réglementation gouvernementale généralisée de l’économie. Il est même allé jusqu’à défendre la contrebande comme un élément naturel et légitime de l’économie.
Ses théories sur le « laissez-faire », ou le marché libre, sont principalement adoptées par l’école de pensée économique de Milton Friedman, axée sur l’offre. Ces théories contrastent avec les théories économiques keynésiennes du XIXe siècle, qui sont devenues de plus en plus prédominantes dans l’élaboration des politiques économiques des gouvernements occidentaux depuis les années 1930 et la Grande Dépression.
L’essentiel
La théorie de la main invisible de Smith constitue le fondement de sa conviction que l’intervention et la régulation de l’économie à grande échelle par le gouvernement ne sont ni nécessaires ni bénéfiques. Smith a mis en avant la notion de main invisible en soutenant que les individus libres opérant dans une économie libre, prenant des décisions principalement axées sur leur intérêt personnel, prennent logiquement des mesures qui profitent à la société dans son ensemble, même si ces résultats bénéfiques ne sont pas l’objectif ou l’intention spécifique de ces mesures.
Smith a poursuivi en affirmant que l’intervention intentionnelle de la réglementation gouvernementale, bien qu’elle soit spécifiquement destinée à protéger ou à bénéficier à la société dans son ensemble, est en pratique généralement moins efficace pour atteindre ce but qu’une économie de marché fonctionnant librement. Dans de nombreux cas, elle est préjudiciable à l’ensemble de la population en la privant des avantages d’un marché libre.
Principes majeurs
Selon Smith, les désirs collectifs de tous les acheteurs et vendeurs individuels dans une économie libre fonctionnent naturellement pour s’accomplir :
- Production des biens les plus désirés et les plus avantageux de la manière la plus efficace possible, puisque le vendeur qui y parvient le mieux gagne la plus grande part de marché et les meilleurs revenus.
- La mise à disposition de biens et de services aux prix les plus bas possibles sur le plan fonctionnel, car la libre concurrence entre les vendeurs ne permet pas de pratiquer des prix abusifs.
- Faire automatiquement circuler la majeure partie du capital d’investissement pour financer la production des biens et services les plus nécessaires, les plus bénéfiques et les plus recherchés, puisque les entreprises qui produisent les biens ou services pour lesquels la demande est la plus forte sont en mesure de commander les prix les plus élevés et les bénéfices qui en résultent.
La question de savoir si la main invisible de la « bonne volonté » du marché libre existe ou si elle est efficace est très controversée. Il est toutefois difficile de nier que la philosophie de marché de Smith a contribué à créer l’économie la plus prospère de l’histoire.