L’utilité est un sujet vague et parfois controversé en microéconomie. De manière générale, l’utilité fait référence au degré de plaisir ou de satisfaction (ou d’inconfort supprimé) qu’un individu retire d’un acte économique. Un exemple serait un consommateur qui achète un hamburger pour apaiser sa faim et profiter d’un repas savoureux, ce qui lui procure une certaine utilité.
Tous les économistes s’accordent à dire que le consommateur a gagné en utilité en mangeant le hamburger. La plupart des économistes seraient d’accord pour dire que les êtres humains sont, par nature, des agents de maximisation de l’utilité ; les êtres humains choisissent entre un acte ou un autre en fonction de l’utilité attendue de chaque acte. La partie controversée concerne l’application et la mesure de l’utilité.
Points clés à retenir
- L’utilité est un terme de la microéconomie qui décrit la satisfaction progressive que procure la consommation d’un bien ou d’un service
- L’utilité cardinale tente d’attribuer une valeur numérique à l’utilité d’un acte économique, tandis que l’utilité ordinale fournit simplement un classement.
- L’utilité marginale est un concept important pour comprendre comment l’ajout d’une seule unité supplémentaire modifie la satisfaction globale.
- L’utilité est un concept utile, mais il est controversé dans la mesure où les êtres humains ne sont pas nécessairement des maximiseurs rationnels de l’utilité dans la réalité.
Les origines de l’utilité
Le développement de la théorie de l’utilité commence par une déduction logique. Les transactions volontaires ne se produisent que parce que les parties commerciales anticipent un avantage (ex ante) ; la transaction ne se produirait pas autrement. En économie, « bénéfice » signifie recevoir plus d’utilité.
Les économistes disent aussi que les êtres humains classent leurs activités en fonction de leur utilité. Un ouvrier choisit d’aller travailler plutôt que de s’en passer parce qu’il prévoit que son utilité à long terme sera plus grande en conséquence. Un consommateur qui choisit de manger une pomme plutôt qu’une orange doit accorder une plus grande valeur à la pomme, et en attend donc une plus grande utilité.
L’utilité s’est imposée en économie pendant la révolution marginaliste, qui a tenté de formaliser et de mathématiser l’économie sur la base de changements progressifs. Parce que les économistes traditionnels ont aujourd’hui adopté une perspective d’acteur rationnel, où leurs modèles supposent que les individus sont entièrement motivés par la maximisation de l’utilité dans leur propre intérêt, le concept d’utilité a pris une place prépondérante en microéconomie.
Utilité cardinale et ordinale
Le classement de l’utilité est connu sous le nom d’utilité ordinale. Ce n’est pas un sujet controversé ; cependant, la plupart des modèles microéconomiques utilisent également l’utilité cardinale, qui fait référence à des niveaux d’utilité mesurables et directement comparables.
L’utilité cardinale est mesurée en unités appelées « utils » pour transformer le logique en empirique. L’utilité ordinale pourrait dire que, ex ante, le consommateur préfère la pomme à l’orange. L’utilité cardinale pourrait dire que la pomme fournit 80 utils alors que l’orange n’en fournit que 40. Les économistes utilisent parfois ce que l’on appelle une courbe d’indifférence pour élucider l’utilité cardinale de deux ou plusieurs biens sous forme graphique.
Utilité marginale
L’utilité marginale se rapporte à la satisfaction supplémentaire que quelqu’un gagne (ou perd) à consommer une seule unité supplémentaire d’un bien ou d’un service. Par exemple, manger un hamburger quand on a faim procure une grande utilité. Manger un deuxième hamburger apporte peut-être un peu moins de satisfaction. Un troisième hamburger peut même réduire l’utilité puisque vous êtes déjà bien rassasié.
La loi de l’utilité marginale décroissante décrit cet effet, où l’ajout d’une unité supplémentaire de quelque chose se traduit généralement par des gains d’utilité de moins en moins importants pour le consommateur.
L’utilité de l’utilité
La théorie de l’utilité a été très utile pour comprendre l’action économique des individus, des ménages et des entreprises – mais seulement dans ses grandes lignes. En réalité, les gens peuvent manger un troisième hamburger pour des raisons qui échappent à l’hypothèse de l’acteur rationnel des modèles économiques standard. Par exemple, un reste de hamburger peut être considéré comme un gaspillage alimentaire et, pour éviter le gaspillage, il est consommé. Cette évaluation plus éthique ou qualitative de l' »utilité » est difficile à saisir dans les modèles mathématiques ou les formules.
L’économie comportementale a également révélé à maintes reprises comment les acteurs économiques s’écartent des attentes rationnelles dans la vie quotidienne et ne parviennent pas à maximiser l’utilité. En outre, les travaux empiriques montrent que les gens ont des préférences incohérentes. Alors que quelqu’un peut préférer les pommes aux oranges cette semaine, les oranges de la semaine prochaine peuvent être ce dont on a envie.
En raison de ces facteurs et d’autres encore, certains ont remis en question l’utilité de l’utilité dans la pratique.
Même si aucun économiste ne croit vraiment que l’utilité peut être mesurée de cette façon, certains considèrent encore l’utilité comme un outil utile en microéconomie. L’utilité cardinale place les individus sur des courbes d’utilité et peut suivre les déclins de l’utilité marginale dans le temps. La microéconomie effectue également des comparaisons interpersonnelles avec l’utilité cardinale.
D’autres économistes affirment qu’aucune analyse significative ne peut sortir de nombres imaginaires et que l’utilité cardinale – et les usages – est logiquement incohérente.