Comment la Chine contrôle-t-elle sa population ?
La Chine a une population de 1,439 milliard d’habitants, la plus importante au monde, selon les chiffres de 2020 des Nations unies. Le pays craignant que la croissance démographique n’entrave le développement économique, le gouvernement chinois a mis en œuvre en 1979 une politique cruciale pour contrôler sa population : la politique d’un enfant par famille. Il a également mis en place des programmes de contrôle des naissances et offert des incitations économiques aux familles ayant moins d’enfants.
En 2016, la Chine a aboli sa politique de l’enfant unique, en vigueur depuis des décennies, pour lutter contre le vieillissement de la société et la diminution de la population active. Les couples mariés peuvent désormais avoir deux enfants et ne doivent plus demander un certificat de service de planification familiale.
Points clés à retenir
- En 1979, la Chine a mis en place une politique cruciale pour contrôler sa population : une politique d’un enfant par famille.
- La politique de l’enfant unique exigeait que les couples mariés passent par un processus bureaucratique complexe pour demander un certificat de service de planning familial dès qu’ils apprenaient qu’ils étaient enceintes.
- Une fois qu’un couple avait obtenu le droit d’avoir un enfant, il avait alors le devoir d’utiliser une contraception pour prévenir d’autres grossesses.
- En 2016, la Chine a aboli sa politique de l’enfant unique – les couples mariés peuvent désormais avoir deux enfants, bien que cette mesure n’ait pas modifié de manière significative le taux de natalité du pays.
On ne sait pas très bien comment l’assouplissement de la politique de l’enfant unique de la Chine affectera le taux de natalité à long terme. Le taux de natalité en Chine en 2017 était de 1,680 naissances par femme, 1,690 en 2018 et 1,693 en 2019, selon la Division de la population des Nations Unies. Les taux de natalité sont similaires à ceux des autres pays industrialisés. L’économie chinoise étant de plus en plus occidentalisée, il est peu probable que le taux de natalité chinois augmente de manière significative.
Comprendre comment la Chine contrôle sa population
La politique de l’enfant unique
La politique de l’enfant unique oblige les couples mariés à demander un certificat de service de planification familiale dès qu’ils apprennent qu’ils sont enceintes. La demande de ce permis de naissance délivré par le gouvernement est complexe et nécessite de naviguer dans un labyrinthe de bureaucratie, y compris l’obtention de timbres officiels d’un minimum de 16 entités différentes. Les exigences étaient si nombreuses que certains couples feignaient le chômage pour alléger au moins une des étapes.
Le gouvernement a soumis la mère et le père demandeurs à un examen approfondi, notamment en affichant leurs noms et adresse sur un tableau d’affichage public. En plus de ces informations, ils ont affiché le numéro d’identification de la mère : l’équivalent d’une combinaison du numéro de sécurité sociale américain et du numéro de permis de conduire.
Ce numéro d’identification permet au gouvernement chinois de suivre l’évolution des utérus en Chine. Ils ont également répertorié la dernière méthode de contraception connue utilisée par le couple. Si les parents n’avaient pas obtenu le certificat avant la naissance de l’enfant, l’hôpital ne délivrait pas d’acte de naissance, de sorte qu’il n’y aurait pas d’enregistrement légal de la naissance de l’enfant.
Contraception et pression des pairs
Le gouvernement chinois considère la reproduction comme un privilège que l’État n’accorde que lorsque le citoyen remplit ses devoirs envers l’État. Selon les fonctionnaires, une fois qu’un couple a obtenu le droit d’avoir un enfant, il a alors le devoir de recourir à la contraception pour éviter de nouvelles grossesses.
La société chinoise ayant des coutumes patriarcales profondément ancrées, la responsabilité de la contraception incombe principalement à la femme. Les autorités autorisent généralement certains types de contraception, à savoir les dispositifs intra-utérins (DIU) et la ligature des trompes. Ces méthodes sont facilement vérifiables, durables et offrent une commodité bureaucratique. La réglementation encourageait les femmes ayant un enfant à utiliser un DIU et celles ayant deux enfants à se faire ligaturer les trompes de Fallope.
Dans de nombreux cas, une femme devait se faire poser un stérilet pour enregistrer un deuxième enfant auprès du bureau local de la sécurité publique, ce qui est essentiel pour que l’enfant ait accès aux soins de santé et à l’éducation publique.
Dans certains endroits, les responsables du planning familial – essentiellement des agents du gouvernement – ont utilisé une sorte de structure de surveillance de la criminalité de quartier qui encourageait les voisins à s’espionner les uns les autres et à signaler tout enfant qui pourrait ne pas être enregistré. Dans certains cas, les personnes qui signalaient leurs soupçons étaient récompensées financièrement.
Les autorités locales de planification familiale ont également imposé la pression des collègues de travail. Les autorités ont imposé une responsabilité collective à l’unité de travail d’un couple sur un lieu de travail affilié au gouvernement. Si un membre de l’unité avait plus d’enfants que le nombre autorisé par le gouvernement, chaque employé travaillant dans cette unité se voyait refuser une prime annuelle – une forme de chantage sanctionné par le gouvernement.